jeudi 20 novembre 2014

Le Banquet Lutte Ouvrière des Yvelines

Le 15 novembre, avec quelques amis d'Aubergenville, nous avons participé au banquet Lutte Ouvrière du secteur. Hélas, c'est un copain des Mureaux qui a gagné le jeu de la pesée et remporté la grosse courge de 5,175 kg ! Mais, avant le petit bal, nous avons bien festoyé tout de même, tout en discutant fraternellement, en chantant, en écoutant la chanteuse et son accordéoniste... Et, auparavant, nous avons assisté -et participé- à l'allocution d'un camarade ouvrier des Clayes-sous-Bois dont quelques extraits suivent.
Il n’y a pas un jour sans que nous n’entendions  un représentant du gouvernement ou du patronat nous dire que tout va mal et qu’il faudrait accepter de nouveaux sacrifices. Il y en a pour tous les jours de la semaine. Car eux, ils ne sont pas au chômage !
Ainsi le lundi on va les entendre s’attaquer aux chômeurs en nous disant qu’ils sont au chômage par plaisir, par paresse. Mais s’il y a aujourd’hui plus de 5 millions de chômeurs, près de 1 000 de plus par jour, c’est à cause des patrons qui ferment des usines et suppriment des postes par milliers. Ils provoquent, et ensuite ils trouvent que cela revient trop cher ! Et, plutôt que de s’attaquer au chômage… ils s’attaquent aux chômeurs.
Eh bien non, pour s’attaquer au chômage il faut commencer par interdire aux patrons de licencier et répartir le travail entre tous sans diminuer les salaires !
Mais après le lundi c’est le mardi et là on va les entendre s’attaquer à ceux qui se mettent en arrêt maladie, et ils vont nous dire qu’on se soignerait trop, que l’on s’arrêterait trop souvent et trop longtemps. C’est cela qui mettrait dans le rouge les comptes de la Sécurité Sociale. (…)
Mais ce gouvernement, comme les précédents, préfère organiser la chasse aux pauvres plutôt que de s’en prendre au grand patronat.
Alors ensuite, dans la semaine, il y a encore le mercredi : là on va les entendre dénoncer ce qu’ils appellent « le coût du travail » ; autrement dit nous coûterions trop cher en salaires. Eh bien il faudrait d’abord rappeler que le travail, ce n’est pas un coût. Au contraire, le travail rapporte ! C’est notre travail qui crée toutes les richesses et le salaire que nous touchons n’est qu’une partie de la richesse créée. Car dans cette société d’exploitation qu’est la société capitaliste, les patrons s’accaparent une bonne partie de cette richesse pour se verser des dividendes et en faire ce qu’ils veulent.
À Renault Flins, la direction a imposé un plan de compétitivité. Il y a eu des débrayages mais on n’a pas réussi à faire reculer Renault car une lutte limitée au niveau du groupe, cela n’était pas suffisant pour arrêter les patrons dans leur offensive. C’est dans toutes les grandes entreprises que les patrons veulent imposer ces  accords de compétitivité et la seule voie pour les faire reculer serait de leur opposer une riposte d’ensemble qui rassemblerait le plus grand nombre de travailleurs.
À l’usine de PSA à Poissy la direction a décidé de supprimer une des deux lignes de fabrication. Plusieurs centaines d’emplois vont être supprimés. Et en même temps, la direction a pour objectif de parvenir à une utilisation à 115% des usines à l’horizon 2022. C’est se moquer du monde car les patrons sont bien incapables de prévoir la production pour les six mois à venir, alors pour 2022 ils peuvent nous dire n’importe quoi !
Et puis travailler à 115%, qu’est-ce que cela veut dire ? Déjà à 100%, c’est intenable, alors à 115% c’est du délire !
Cette usine de Poissy, les dirigeants de PSA l’appellent l’usine excellente. Il faut croire qu’elle est excellente pour eux, oui, excellente du point de vue de leurs profits, mais pour nous, pour ceux qui y travaillent tous les jours, c’est autre chose !
(…) Mais il y a beaucoup travailleurs, à Poissy et à Flins ou ailleurs, qui voient clair dans la politique des patrons. Et il n’est pas dit qu’ils attendent l’horizon de 2022 pour réagir.
(…)Alors de l’argent il y en a dans les caisses du patronat.
La fortune des 500 personnes les plus riches en France s’élève à 390 milliards d’euros, en hausse de 15% par rapport a 2013. Bernard Arnault, a une fortune estimée à 27 milliards d’euros. Il faudrait à un travailleur payé au smic 1,9 million d’années pour gagner cette somme, sans manger, ni rien dépenser.
Ces milliardaires sont à la tête d’entreprises comme l’Oréal, Veolia, Auchan, Dassault, Chanel, l’opérateur Free etc.…
Mais leur argent ne tombe pas du ciel, il vient de l’exploitation des travailleurs aux quatre coins de la planète. Il vient de la guerre de classe que nous mènent les possédants, les capitalistes et les gouvernements à leur service.
Pour continuer à faire des profits malgré la crise, ils poussent un nombre toujours plus grand de travailleurs vers la misère Mais cette crise ce n’est pas la nôtre ! Ce n’est pas à nous de payer !
Alors il faut que la classe ouvrière fasse entendre sa voix et qu’elle mette en avant ses exigences.
Contre le chômage, il faut interdire les licenciements et répartir le travail entre tous sans perte de salaire. De l’argent il y en a pour maintenir tous les emplois dans les usines.
De l’argent il y  en a aussi pour créer des emplois supplémentaires partout où c’est nécessaire, dans les services publics, les écoles, les hôpitaux.
De l’argent il y en a. Il faut que les travailleurs puissent contrôler les comptes des grandes entreprises et des banques, et là on verrait bien que les caisses sont pleines.
C’est tout cela qu’il faudra mettre en avant dans les luttes à venir.